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Photo du rédacteurArthur Class

60 œuvres du street artiste Invader dans le pays basque

En une dizaine de jours, l’artiste français aura finalement posé 60 œuvres en céramique dans le pays basque, en grande majorité à Biarritz et Bayonne. La municipalité de Bayonne semble ravie de cette invasion, alors que celle de Biarritz se pose quelques questions …


Ci-dessus l’artiste Invader en cours de pose d’une mosaïque sur le bord de plage, à Anglet, dans le pays basque. Combien d’œuvres allait-il poser dans la région ? C’est la question que tous les fans et amateurs de l’artiste Space Invader se posaient depuis le début de l’invasion en Novembre. Il y en aura finalement soixante. Cela faisait bien longtemps que l’artiste n’avait pas fait une invasion aussi conséquente, certainement depuis celle de Marseille. Nous avons donc été très gâtés ! De plus, la plupart sont des mosaïques de grosses dimensions, plus de 50x50cm, et même une quinzaine de plus d’un m2. Il est notable de voir comme l’artiste s’affirme de plus en plus, avec des œuvres de grandes dimensions, comparativement à celles de ses débuts qui faisaient généralement 30x30cm.


En photo ci-dessus, le plan d’invasion de Rotterdam, édité en 2001. Pour chaque Invasion majeure, Invader édite un plan qui donne une localisation de chaque œuvre posée. Il est donc très probable qu’Invader édite un plan (Invasion map) de l’invasion du pays basque, dans les prochaines semaines. Ainsi, durant une dizaine de jours, dans la première moitié de novembre, Bayonne, Biarritz et Anglet ont été le nouveau terrain de jeu d’Invader, star internationale du Street Art reconnue à travers le monde. Il s’est amusé à disséminer 60 mosaïques à travers des quartiers, des avenues et des places bien connues comme la Villa Belza et la quartier Côtes des basques à Biarritz ou celui de la cathédrale à Bayonne. Tous les flashers, ces passionnés qui prennent les mosaïques en photo sur l’application FlashInvaders, se demandaient si il y aurait une mosaïque BAB_64. Et bien manifestement, non !

Ci-dessous en photo, l’artiste Invader en train de poser une superbe mosaïque dans le vieux port de Guéthary, dans le pays basque. Celle-ci a été dégradée rapidement puis restaurée par des réactivateurs.

Dès le début de l’invasion, beaucoup des flashers, les plus assidus et avec les meilleurs scores sur l’application, sont venus spécialement à Biarritz, afin de parcourir jour et nuit la côte basque (Biarritz, Anglet, Bayonne, Guéthary, Bidart) pour trouver les œuvres du célèbre artiste contemporain. En vidéo ci-dessous, une copie d’écran de l’application Flashinvaders, lors du flash de l’œuvre BAB_07 posée sur la grande plage de Biarritz, dans le pays basque.


Invader a commencé sa carrière en 1999, et, depuis 25 ans, il écume le monde pour « exposer » ses œuvres à la vue de tous. Il est aujourd’hui presque impossible de ne pas reconnaître « envahisseurs » qui a fait le succès de l’artiste, et dont le design et l’esthétique sont bien sûr inspirés du célèbre jeu vidéo des années 1980, « Space Invaders ». L’artiste tient à rester anonyme, mais on sait tout de même qu’il se nomme Franck Salma, qu’il est né en 1969, et qu’il compte 4 219 références dans 193 villes à travers le monde, sur les 5 continents.


Voici en photo la mosaïque BAB_10 posée place de la mairie à Anglet, et retirée dès le lendemain par des employés municipaux.


Les œuvres posées dans le pays basque, reprennent l’identité et la culture de chaque lieu. Par exemple, à Bayonne, Place Pasteur, un alien est représenté avec un drapeau du club de rugby l’Aviron Bayonnais. À Biarritz, au Plaza Bérri, l’alien porte un ikurriña, un drapeau basque. Contrairement aux idées reçues, le Street Art peut parfois être plus réfléchi que spontané. Une préparation, avec le repérage des lieux et la conception graphique spécifique pour chaque lieu, est faite en amont. Chaque invasion nécessite également une logistique particulière. Par exemple, pour l’invasion du pays basque, si on compte 300 à 400 carreaux de céramique (au bas mot), pour chaque œuvre, cela fait entre 20 et 25 000 carreaux de mosaïque à transporter et poser au total ! En général, Invader prépare à l’avance ses œuvres sur un papier plastique, et il les colle en une fois sur le mur. Mais bien sûr ceci est valable uniquement pour les petites œuvres. Pour les plus grandes, c’est beaucoup plus complexe …

Pour son invasion du B.A.B (Bayonne, Anglet, Biarritz), Invader a pris le soin de faire un travail de repérage en amont afin de créer ses œuvres en fonction des endroits où elles sont exposées. Elles sont également référencées avec des codes uniques, sur la côte basque c’est donc BAB suivi d’un numéro.


En photo ci-dessous, un kit d’invasion 13, Made In Japan, exposé et commercialisé à la galerie Class Art Biarritz.


Une partie de la rémunération de l’artiste provient de la vente de ce qu’il appelle les Alias. Il s’agit des copies conformes en mosaïque des œuvres posées dans l’espace urbain. Lors de la dernière vente officielle, pendant une exposition temporaire exclusive, dans son ancienne galerie OTI, en face du palais de l’Elysée, des Alias étaient proposées entre 50 et 100 000 € chacun. Invader s’est également fait connaître avec ses kits d’invasion, qu’il a édité de 2001 à 2018. Il y en a eu 18 en tout, chacun édité à 150 ou 200 exemplaires. Ce sont de petites mosaïques, emballées dans un « blister » plastique, et que chacun pouvait poser chez soi pour contribuer à l’invasion globale. Beaucoup n’ont pas été posés, et sont devenus des objets de collection que l’on peut retrouver en galerie, notamment chez Class Art Biarritz.


En photo ci-dessous la préparation graphique d’une œuvre pour l’invasion du BAB. Celle-ci sera posée à Biarritz.

Pour trouver et identifier les œuvres d’Invader, il suffit d’utiliser son application Flash Invaders, sur n’importe quel smartphone. Elle a été téléchargée près d’un million de fois. Sur les réseaux sociaux, les fans postent leurs photos. Le but du jeu consiste à gagner des points en prenant en photo le maximum d’œuvres à travers le monde. Biarritz, Anglet et Bayonne rejoignent donc la liste des villes Pyrénéennes envahies par l’artiste, au même titre que Perpignan, Toulouse, Pau, Contis-les-Bains et Cap Ferret. Elles devraient bientôt être ajoutées sur la carte du site de l’artiste. Invader, comme la plupart des street artistes, travaille sans autorisation préalable. La municipalité de Bayonne, a déjà confirmé son souhait de conserver les œuvres d’Invader. A Biarritz, les discussions sont en cours. Au moins cinq des mosaïques posées par Invader dans le pays basque ont déjà été dégradées. Celle de la mairie d’Anglet a, par exemple, été retirée dès le lendemain par des agents municipaux qui ne connaissaient pas l’artiste. A Guéthary, un pécheur ou un photographe local (les versions divergent) a tagué à la peinture noire la superbe mosaïque posée dans le vieux port. Elle a depuis été restaurée par des « réactivateurs » parisiens, venus spécialement pour 24h dans le pays basque. Les réactivateurs sont des amateurs du travail d’Invader qui restaurent pendant leur temps libre les mosaïques vandalisées. Vidéo publiée par l’artiste Invader pour illustrer son invasion du pays basque.


L’artiste a créé une communauté, multi générationnelle, de 7 à 77 ans, qui se retrouve grâce aux réseaux sociaux, au gré des chasses aux Space Invaders (avec l’application FlashInvaders), ou bien des réactivations. On prend alors conscience de la dimension de l’œuvre de l’artiste contemporain. Il sera encore présent partout dans le monde, grâce à ses œuvres, quand nous ne serons plus là 😊. Notons que l’artiste vient également de lancer la commercialisation de 21 sérigraphies au motif du CAMO (pour camouflage). On y retrouve un ou plusieurs Space Invaders, dissimulés dans des pixels. C’est un des sujets graphiques récurrents de l’artiste depuis 2 ou 3 ans, qui avait été popularisé notamment par le premier défilé Louis Vuitton avec Pharell Williams en directeur artistique. Chaque sérigraphie est numérotée et signée, pour des éditions allant de 80 à 200 exemplaires suivant le format, et pour des tarifs allant de 1500 à 3000 euros pièce.

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