Fin de l’exposition Richard Orlinski à Bastia.

Après un million de « like » sur les réseaux sociaux et presque six mois d'exposition sur plusieurs municipalités de l'intercommunalité de Bastia, les œuvres de l'artiste contemporain français Richard Orlinski vont repartir vers d’autres destinations.

Ci-dessus en photo, un des premiers « kongs », sculpture de gorille de plus de 3m de haut, exposée à Courchevel, et qui a largement contribué à la notoriété de l’artiste contemporain Richard Orlinski au début des années 2000. Il fait partie de la nouvelle génération d’artistes associés au street art, telles que Invader, Shepard Fairey, ou encore Banksy. Six œuvres monumentales représentant un lion, un ours, un crocodile, une panthère et deux gorilles aux couleurs étincelantes, étaient exposées en plusieurs endroits de la communauté d'agglomération de Bastia. Dans le détail Furiani, Bastia, Ville-di-Pietrabugno, San-Martino-di-Lota et Santa-Maria-di-Lota. "Nous avons un retour très positif qui a dépassé nos espérances", confie Veronique Valentini-Calendini, la directrice de l'office du tourisme de l'agglomération de Bastia, satisfaite des retombées de cette exposition qui se chiffre à près de 80 000 euros. "Les atouts patrimoniaux des communes ont bien été valorisés par ces œuvres et nous avons réussi à faire le buzz en invitant un artiste français contemporain de renommée mondiale comme Richard Orlinski. Grâce à sa notoriété, des centaines de personnes venant de l'Australie, du Canada et de l'Europe entière, sont venues à l'office de tourisme pour être informées de la localisation des animaux afin de les prendre en photo." L’exposition In Giru avec Richard Orlinski n'a pas été une simple manifestation locale, mais une opération mondiale organisée avec les équipes du sculpteur parisien. Une première en Corse. Bastia a rayonné à travers le monde au même titre que des anciennes collaborations d'Orlinski dans de grandes villes telles Venise et Séoul. "L'artiste a publié plusieurs photos de ses œuvres sur ses réseaux sociaux numériques. Il y a eu une très bonne communication car cette exposition a cumulé plus d'un million de "j'aime" à travers les différentes plateformes", déclare Jean-Jacques Ristorcelli, responsable marketing et digital de l'office de tourisme de Bastia. Dans cette catégorie, la municipalité bastiaise surplombe certains lieux très connus : "Notre commune dépasse des villes comme Nice, Courchevel et Los Angeles qui accueille actuellement une exposition. Le pari est gagné."

Richard Orlinski propose des sculptures contemporaines de toutes tailles, principalement des animaux, tels que gorille, panthère, hippopotame, ours, crocodile etc… Les galeries pop art et street art spécialisées, telles que Class Art Biarritz, proposent principalement des œuvres de 30 cm à 1m de dimensions, et éditées à 8 exemplaires signés et numérotées.

En photo ci-dessous, depuis quelques années, Richard Orlinski propose également des sculptures en résine de petite dimension, éditées en grande série, et qui permettent aux collectionneurs d’entrer dans l’univers de l’artiste à moindre coût… Les galeries contemporaines telles que Class Art Biarritz les proposent à des tarifs de l’ordre de 400€.

L'impact visuel de l’exposition de Bastia a été très fort. La population s'est habituée à voir l’exposition pop art dans son paysage. "Le grand Roaring Lion, situé au niveau des escaliers du Jardin Romieu, a touché les habitants de Bastia qui auraient par ailleurs bien aimé le conserver, confie Jean-Jacques Ristorcelli. Ils voulaient le placer devant le stade Armand Cesari, car l'œuvre représente l'allégorie du club, un lion donc, doté d'une robe bleue, couleur emblématique du SC Bastia. C’est très symbolique". Après des études à Neuilly-sur-Seine, l’artiste contemporain Richard Orlinski obtient un bac économie, puis un Deug à l'université Paris-1. Il intègre ensuite l'Institut de management international de Paris. Étudiant, il se tourne vers l'art.

Après différents métiers et une pratique de l'art en amateur, il décide de se consacrer pleinement à l'art au début des années 2000. Il quitte ses fonctions professionnelles et travaille deux ans avant de présenter au public en 2004 sa première sculpture.

Les galeries pop art et street art, telles que Class Art Biarritz, commencent alors à s'intéresser à son travail. Il expose dans des stations de ski les plus connues et se met à réaliser de multiples expositions en extérieur, gratuites et accessibles à tous, à Aspen aux États-Unis ou Val-d'Isère et Courchevel dans les alpes françaises. Il est exposé à la Fiac de Paris en 2006. Il vend à des collectionneurs privés, comme Sharon Stone et Pharrell Williams, qui comptent parmi ses premiers clients, contribuant beaucoup à sa popularité naissante d’artiste contemporain. En 2014, il a vendu une œuvre pour 15 millions d'euros. Il réalise également des collaborations avec le chocolatier Jean-Paul Hévin, le chef Frédéric Anton, la cristallerie Daum, l’orfèvrerie Christofle et le parc Disneyland Paris. Une de ses œuvres figure au siège de Twitter France. En 2016, ses œuvres sont présentées dans 90 galeries dans le monde.

Selon Le Quotidien de l'Art, Richard Orlinski est « peu connu de la presse spécialisée art », en revanche, il apparaît « souvent dans les magazines généralistes, notamment de décoration ». Le Monde indique en 2023 que la surexposition de l’artiste suscite des critiques5. Libération documente en 2023 la « face cachée du système Richard Orlinski ».En 2024, David Serero réalise et produit le film "Richard Orlinski, The Documentary" sur l'ensemble de la carrière de Richard Orlinski dans lequel figurent Eva Longoria, Bernard Montiel, Laurent Baffie, Romain Grosjean, John Mamann, Tayc, Marlene Schiappa ainsi que les marques Hubot, Kooples et Lancôme avec lesquelles l'artiste fait plusieurs collaborations.En 2012, sollicité par l’Association caritative Make a wish, qui accomplit les vœux d’enfants hospitalisés, Richard Orlinski a réalisé une série de crocodiles en résine, destinés à être customisés. Il a sollicité des artistes de son choix : Speedy Graphito, Hervé Di Rosa, Stéphane Cipre, Bouaz, Yang Jiechang, Annick Cuadrado. Ces crocodiles ont été vendus aux enchères au profit de l’association.

Certains de ses détracteurs lui opposent la « simplicité » de son art, mais c’est justement ce qui a fait son succès ! Il a permis à beaucoup de néophytes d’entrer dans son univers, et ainsi d’avoir un premier accès à l’art contemporain, à travers ses multiples expositions en extérieur. Comme beaucoup d’artistes populaires, à l’image de Kaws, Daniel Arsham, ou encore Invader, il a également décliné son design propre sur des objets de grande consommation, telle que des lignes de prêt à porter, des lunettes, un stylo bic etc.